Aminata Toungara : “Il ne faut pas précipiter les élections” au Togo
December 2, 2018 :
Voilà qui va relancer le débat au niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Alors que le gouvernement togolais se dit prêt à aller aux élections législatives le 20 décembre conformément à la feuille de…Afficher le reste

Voilà qui va relancer le débat au niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Alors que le gouvernement togolais se dit prêt à aller aux élections législatives le 20 décembre conformément à la feuille de route de la CEDEAO, une voix et non des moindres vient de s’élever pour demander le report des scrutins pour préserver la paix déjà fragile dans le pays de Faure Gnassingbé.
Dans une interview à BBC ce dimanche, la vice-présidente du Parlement de la CEDEAO a mis en garde contre les risques d’embrasement si les élections étaient maintenues au 20 décembre. “Le Togo est un petit pays de la sous-région. S’il s’embrase, le Ghana, le Bénin, la Côte prendront un coup“, s’inquiète Aminata Kamara Toungara qui se demande si “on a besoin de cet embrasement“.
La députée ivoirienne du RDR, le parti d’Alassane Ouattara, se dit surprise par la fermeté de l’opposition togolaise qui n’entend pas participer à ces élections qu’elle considère comme frauduleuses. “On n’a jamais pensé que l’opposition (la C14, ndlr) allait avoir une position aussi radicale. On s’est dit qu’ils ont discuté et qu’ils allaient prendre ce qui leur revient comme place (leurs sièges à la CENI, ndlr)“, explique-t-elle.
“Il ne faut pas précipiter les élections. Moi, je pense en âme et conscience qu’il faut attendre“, a-t-elle ajouté promettant qu’elle discutera avec le président de la Commission de la CEDEAO pour attirer son attention sur la gravité de la situation togolaise.
Aminata Kamara Toungara souhaite par ailleurs que les chefs d’État ouest africains puissent parler à leur homologue togolais. “Je souhaite que les chefs d’État puissent se retrouver et qu’ils disent au président de mettre balle à terre, […] et qu’on reporte la date de ce élections, “, a-t-elle plaidé.
Plaidant pour un report de ces élections, elle estime que mars-avril serait la période raisonnable pour permettre à l’opposition de se présenter, “afin qu’on puisse aller dans un pays normal” car “rien ne vaut la paix“.
Samedi, Gilbert Bawara, le ministre togolais de la Fonction publique, a estimé que la campagne commence mardi et que les élections auront lieu le 20 décembre. Pendant ce temps, l’opposition coalisée continue de manifester dans tout le pays pour arrêter le processus électoral. La sortie médiatique de la vice-présidente du Parlement de la CEDEAO devrait ajouter à l’incertitude qui plane déjà sur la tenue de ces scrutins.
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