Fêtes de fin d’année sous couvre-feu ??? Pour combien de morts encore?
December 16, 2020 :
Les différentes concertations initiées, en cours et à venir sur l’éventualité de l’instauration d’un couvre-feu en période de fêtes de fin d’année pour réduire l’ampleur d’une éventuelle propagation du Covid 19, est un bel exercice démocratique. L’implication des différentes couches de la société dans la définition et la conduite des stratégies de prise en charge de problèmes qui les concernent a souvent fait défaut. Il ne faut donc pas passer par quatre chemins pour féliciter le gouvernement de la façon méthodique avec laquelle il se soucie de la santé des populations en cette fin d’année.

Cependant, il est recommandé, pour ne pas être le chantre rabat-joie de la sous-région, d’évaluer la pertinence d’un éventuel couvre-feu pour la période des fêtes. Pour ce faire, prenons le pouls du programme sanito-sécuritaire de nos voisins pour les fêtes de fin d’année. Que ce soit au Burkina, au Ghana, au Bénin ou dans la République de l’Océan Atlantique, aucun de nos voisins n’envisage un couvre-feu. Pour élargir le faisceau, il suffit de demander le président de la République, Faure Gnassingbé, qui vient d’enchaîner deux sorties en 48h, s’il a entendu ne serait-ce que des murmures sur un éventuel couvre-feu en Côte d’Ivoire ou en Guinée.
Le Togo n’est pas une ataraxie et ne doit pas continuer de céder aux digues de la production de décisions gauches. Les mesures mises en place par le Togo jusqu’ici se sont révélées drastiques, rigoureuses mais efficaces. Les corser n’en donnera pas une efficacité de plus dans la mesure où tous les yeux sont tournés vers les vaccins. Il faut plutôt renforcer l’axe de la communication-sensibilisation et encourager les uns et les autres à être plus responsables et à maintenir le cap. Il n’est pas question de gagner encore une fois la palme d’or de la stupidité dans l’histoire de l’éclipse solaire où tout un peuple a été enfermé dans la chambre comme dans un rite de veuvage.
Sur un autre plan, un éventuel couvre-feu, c’est terroriser les esprits, hanter les mémoires et flétrir les cœurs. Les plaies de la dernière saison du couvre-feu sont béantes et difficiles à cicatriser. Les conclusions des enquêtes sur les bavures et autres crimes ayant caractérisé cette période attendent toujours d’être rendues publiques. Quelles sont les garanties pour éviter d’éventuelles victimes, assurer la lutte contre l’impunité dans le cadre d’un éventuel couvre-feu ?
2020 a été une année particulière pour l’humanité. La covid-19 a meurtri les cœurs qui voudront bien se donner une bouffée d’oxygène pendant les fêtes. Décréter un couvre-feu pour ce laps de temps, pour quels résultats ? Pour combien de morts encore ? Cogitons.
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